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« Pluriactif, mes horaires sont adaptés en fonction des saisons »

« En montagne, les pâtures sont extensives. Pour alourdir ces broutards croisés, je dois acheter de l'aliment », note Clément Mathieu, avec à sa gauche son grand-père Albert Durand.

Clément Mathieu a choisi de conserver un emploi salarié tout en reprenant une petite exploitation familiale avec 20 vaches allaitantes.

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Installé à titre secondaire depuis juin 2021 à Saint-Étienne-du-Valdonnez, en Lozère, Clément Mathieu ne se sent pas à moitié agriculteur pour autant. Sa semaine est bien remplie, car il doit concilier un emploi de salarié avec la conduite d'un troupeau de vingt aubracs. « J'ai pris le relais de mon oncle, qui était également double actif. Mais contrairement à lui je travaille à proximité de la ferme, ce qui facilite la gestion du temps », explique Clément.

Le tremplin du groupement d'employeur

Avec un bac pro en conduite et gestion de l'exploitation agricole en poche, il a d'abord pratiqué plusieurs métiers au sein d'un groupement d'employeurs rassemblant cinq agriculteurs et deux artisans, un électricien et un couvreur. « Quand j'ai annoncé que j'allais m'installer, ce dernier m'a proposé de m'embaucher à temps partiel. J'ai accepté, car c'est une sécurité d'avoir un salaire fixe tous les mois », note-t-il.

Clément travaille du lundi au jeudi chez ce couvreur, avec des horaires adaptés en fonction des saisons. « L'hiver, je commence à 8 heures. Je suis à l'étable à 6 heures pour soigner les bêtes, puis j'y repasse en rentrant du travail. Mon grand-père, qui est sur place, les surveille pendant mon absence s'il y a un vélage, par exemple », précise le jeune éleveur. L'été, il finit à 13 heures, ce qui lui laisse l'après-midi pour les foins.

Des aides à l'installation réduites

En s'installant à titre secondaire, Clément a bénéficié de la moitié d'une dotation au jeune agriculteur en zone de montagne. Grâce à plusieurs modulations qui s'y ajoutent, celle-ci a atteint 20 950 €.  « Avec des prêts en complément, j'ai pu financer la reprise du cheptel et du matériel, et renouveler un tracteur », détaille-t-il. Pour compléter l'équipement, il a adhéré à une Cuma.

Les primes Pac, par contre, ne sont pas réduites. La surface a été portée à 64 hectares grâce à un apport de 10 hectares situés à 17 km de la ferme (lire l'encadré). « Ce sont de bonnes terres labourables, sur lesquelles je cultive des prairies temporaires et des méteils. Je suis ainsi autonome en fourrages, et j'achète seulement de l'aliment pour alourdir les broutards et finir les réformes. »

« J'ai trouvé un bon équilibre »

Clément souhaite devenir agriculteur à titre principal, mais doit attendre des opportunités pour s'agrandir et élever plus de vaches. « Pour l'instant, j'ai trouvé un bon équilibre. J'arrive à garder du temps pour la vie de famille. J'apprécie aussi d'avoir des relations sociales à l'extérieur grâce à cet emploi. Il y a une bonne ambiance dans l'équipe. Et j'apprends le travail de la lauze et de la charpente, c'est intéressant. »

Sur le plan économique, il arrive à dégager un demi-Smic sur la ferme en plus de son salaire. « Je ne prélève pas tout pour pouvoir investir. Je prévois de construire une stabulation de 35 places avec une aire paillée pour remplacer l'étable à l'attache. Je réaliserai en même temps la mise aux normes et j'améliorerai le confort, pour moi comme pour les vaches. »

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